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  • Photo du rédacteurMilan Rešetar

Le vieux théâtre de Dubrovnik






Alors que l'ancienne littérature dramatique de Dubrovnik nous est bien connue, parce que presque tous les ouvrages de ce genre sont à notre disposition dans de bonnes éditions récentes, et que les principaux d'entre eux ont été étudiés, nous savons très peu où et comment les anciennes pièces de Dubrovnik ont été représentées. Nous ne savons pas non plus quand ces pièces ont commencé à être créées à Dubrovnik : le plus ancien témoignage remonte à l'année 1546, quand a été présenté le Sacrifice d'Abraham de Držić, mais il est fort probable que de telles performances se soient jouées quelque temps avant cette année-là ; il est possible, comme en Europe occidentale, que tout ait commencé avec ce genre de drame, à savoir les soi-disant « représentations d'église », pour lesquelles la matière a été tirée des Écritures ou de la vie des saints, et ont aussi été présentées dans ou devant des églises ; il est possible qu'il en soit de même à Dubrovnik, mais un spectacle dont nous savons où eut lieu sa représentation ne s'est fait ni dans ni devant une église, mais sur une place publique où ne se trouvait pas d'église ; il s'agit de Suzanne la pure de Vetranović, dont le prologue commence par les mots : « Ô patriciens et patriciennes, - et les autres êtres chers – nous vous prions de vous tenir silencieux, - que pas un bruit ne se fasse entendre en ce champ » ; Ce « champ » (polje) n'est pas un champ ordinaire, mais cette place qui s'appelle encore aujourd'hui à Dubrovnik Poljana et sur laquelle se trouve la statue de Gundulić, comme on peut le constater encore chez ce même Vetranović en ce qui concerne son chant de carnaval Les pâtres, qui a été chanté en place publique, ce lieu qu'il dénomme tantôt « poljem » et tantôt « poljanom ». Probablement d'autres représentations ecclésiastiques ont été présentées sur ce même Poljana mais cela ne nous est pas attesté, en fait Poljana n'est mentionné que dans Suzanne et les Pâtres. Il se peut alors que cette place publique fût le plus ancien théâtre de Dubrovnik, qui ne consistait sans doute qu'en une scène, composée à la hâte de poutres et de planches, probablement sans aucun décor et coulisses, tandis que le public se tenait sur la place ou regardait depuis les fenêtres des maisons avoisinantes. D'après les vers précités au début de Suzanna, nous voyons que ces performances sur Poljana étaient accessibles à tous, car le prologue, s'adresse aux nobles, aux patriciennes et « aux autres êtres chers » : cela est confirmé par le Sacrifice de Vetranović où Sara (vers 2127 et suivants) invite toutes les personnes présentes à se joindre à sa douleur parce qu'Abraham et Isaac ne sont pas rentrés à la maison : « Et vous tous les villageois qui êtes restés là, les princes et les bans, honorables patriciens – et peuple élu ... » - les nobles aussi bien que les bourgeois, et le peuple et les paysans assistaient donc à ce spectacle ; de la même Sara, nous apprenons que la représentation a lieu le soir, car à la toute fin Sara s'adresse aux femmes présentes avec les mots : « et rentrez toutes chez vous, et laissez-moi, - parce qu'il est déjà tard, la lune est dans les nuages, - et il n'est pas honorable pour des femmes de cheminer dans l'obscurité ». D'ailleurs, il nous est assuré que les représentations dans la place publique avaient eu lieu avant que ne tombe la nuit, c'était nécessaire, car au XVIème siècle il n'existait pas d'éclairage public à Dubrovnik, et il ne pouvait donc pas y avoir de soirées dans les rues et les places. Dans les temps les plus anciens, des drames étaient également présentés en public, aux contenus mondains (jeux pastoraux, comédies et tragédies), et cela sur la place qu'aujourd'hui encore on appelle « prid Dvorom », c'est-à-dire devant le Palais, où étaient assis le prince (le chef du gouvernement) et l'autorité suprême de l'État de Dubrovnik ; nous n'en n'avons pas la preuve, mais la tradition est toujours vivace à Dubrovnik que le prince et les autres seigneurs regardaient les représentations assis sous le portique qui se trouve devant le Palais, et alors la scène devait se trouver au milieu de la place elle-même, face à Palais, de sorte que le reste du public se tenait autour, sur les côtés. Quel était l'équipement technique de la scène, nous l'ignorons, mais il y a toutes les chances qu'il y ait eu, au moins parfois, quelques décors, assurément pour Tirena de Držić dont le prologue est joué par deux paysans debout devant la scène et s'étonnant : « Quelle est cette forêt ? Mais il y a des montagnes ici aussi ? Quelle magnificence se trouve entre ces cours ? » Ainsi, entre les cours de la place, ceux-ci ont vu sur la scène une forêt et des montagnes - un décor pour Tirena qui se déroule vraiment dans une forêt et entre les montagnes. Tirena est la première pièce, nous dit-on, qui est jouée devant le Palais en 1548, mais selon toute probabilité il y a déjà été présenté quelque comédie de Držić ou de Nalješković³ ; c'était certainement un lieu de théâtre à Dubrovnik pour les représentations publiques jusqu'à la fin du XVIIème siècle : on sait qu'en 1699 pour la dernière fois ont été présentées devant le Palais ces quatre pièces que j'ai publiées cette année dans la revue littéraire Zbornik de l'Académie serbe⁴. Ces représentations publiques ayant lieu régulièrement pendant le carnaval, donc du 6 janvier jusqu'au mois de mars, quand à la fois le temps à Dubrovnik d'ordinaire chaud et clair peut s'avérer froid et pluvieux, de sorte que sans aucun doute plus d'une fois le mauvais temps a gâché ces fêtes publiques, et c'est pourquoi il y a donc eu une tentative de trouver un lieu abrité où les acteurs et le public seraient protégés des intempéries ; mais jusqu'à la fin du XVIème siècle, nous ne connaissons avec certitude que le Dundo Maroje de Držić qui a été joué en 1550 dans l'hôtel de ville, c'est-à-dire dans le bâtiment du Grand Conseil, qui se trouvait là où est aujourd'hui, à gauche du Palais, le bâtiment municipal. Même si l'intérieur de ce bâtiment a brûlé qu'en 1817 et ses murs ont été démolis en 1863, nous n'avons aucune photo et aucun détail de sa description, et seules les personnes âgées à Dubrovnik savent d'après l'histoire orale qu'il comptait un étage avec de grandes fenêtres gothiques ; au premier étage se trouvait le hall dans lequel le Grand Conseil (l'assemblée législative de la noblesse adulte) se réunissait, et par lequel on pénétrait dans le couloir ouvert du Palais par une porte au-dessus de laquelle se trouve encore l'inscription en pierre « Obliti privatorum publica curate » (Oublie ton intérêt et prends soin de l'intérêt général). Ainsi, c'est dans cette salle en 1550 que fut représenté le Dundo Maroje de Držić, et il se peut aussi, trois ans plus tôt, sa comédie (perdue) de Pomet ; bien sûr, une scène provisoire devait être érigée dans la salle du Conseil – la « šena », pour laquelle le prologue de Dundo Maroje supplie le public de pardonner « si la scène n'est pas aussi belle que la première » (c'est-à-dire comme la « šena » dans Pomet), tandis que pour cette seconde scène il dit : « J'apprécie que vous n'ayez pas oublié comment je dévoilais devant vos yeux cet endroit même où vous vous asseyez ; en un instant quand je tournai la tête par ici, vous y étiez ; et je recommençais dans un bois vert »⁵, propos que j'interprète ainsi : dans Pomet, le décor présentait initialement la Placa (la rue principale de Dubrovnik), qui était pour le public assis dans la salle du Conseil « exposée sous leurs yeux » (parce que Pomet se déroulait vraiment à Dubrovnik), puis (pour certaines scènes) était transformée en « bois vert », - qui pouvait plus facilement se réaliser dans la salle du Conseil plutôt que devant le Palais. Il est intéressant de noter que d'après le prologue de Dundo Maroje, il n'y avait pas à cette représentation seulement des nobles mais aussi des gens simples, parce que dès le début ils saluent non seulement les nobles mais aussi « ce peuple antique : les hommes-les femmes, les vieux-les jeunes, les grandes et petites gens » ; le spectacle avait lieu le soir, car, dans le même prologue encore, il est dit que le « peuple » souhaite « entendre et voir ce soir quelque belle chose », et cela nous démontre que la représentation se tenait en un lieu fermé que l'on pouvait éclairer. Mais il n'est pas assuré que le théâtre public de Dubrovnik se tenait dans la salle du Conseil : dès 1554 le Sénat de Dubrovnik stipule que ne peuvent être présentées ni des comédies ni des tragédies, pas plus que de montrer des « mascarades » ; et en effet, il n'y a pas après cela de confirmation de spectacles dans la salle du Conseil, mais de nouveau des représentations publiques ont été données où elles l'étaient jusque-là, à savoir devant le Palais. Cependant, il y avait encore, comme probablement auparavant, des représentations dans des maisons privées, et cela, pour autant que nous le sachions, toujours aussi en soirées de clôture après un mariage ; ainsi la plupart des comédies de Držić ont été montrées lors de mariages, non seulement chez des patriciens, mais aussi chez des citoyens ordinaires, mais naturellement suffisamment riches. Ce n'est qu'à la fin du XVIIème siècle que des représentations publiques ont commencé à être données dans un bâtiment fermé, et à cet effet l'arsenal de l'État a été choisi, car il avait été sans aucun doute transféré en un autre endroit, vraisemblablement à Gruž. Cet arsenal était nécessaire dans un premier temps pour construire et équiper les galères de l'État, et le théâtre Bundić se trouvait pour cela dans le bâtiment municipal derrière la salle du Conseil, à peu près là où il est maintenant, derrière le bâtiment de la mairie ; son nom serbo-croate était Orsan, comme s'appelle 
encore aujourd'hui à Dubrovnik le hangar en bord de la mer dans lequel on peut tirer et appareiller une embarcation comme en possèdent de nombreuses maisons de Dubrovnik. Il en a tout d'abord été fait mention en 1682, lorsque le Sénat a conclu que lui seul pouvait (avec les sept huitièmes de tous les votes !) autoriser l'attribution d'Orsan pour des représentations publiques ; il faut donc que quelqu'un en ait fait la demande, et il se peut alors que le Sénat après cette décision l'ait accordé à quelques reprises, mais il s'agissait certainement d'une chose provisoire, car six ans plus tard (le 16 janvier 1688), le Sénat prévit tout d'abord une représentation cette année-là dans la salle du Conseil, mais lors de la même session changea d'avis et attribua de nouveau Orsan ; mais, comme déjà mentionné, en 1699, de nouveau se tenaient des représentations devant le Palais. Cette hésitation à la fin du XVIIème siècle entre l'Orsan et la salle du Conseil et la place devant le Palais prouve que jusqu'alors l'Orsan n'avait pas été aménagé en théâtre permanent, et nous ne savons pas si cela avait été fait en 1707 quand (pour autant que nous le sachions) a été montré pour la première fois dans l'Orsan Oton par Dživo Šišek Gundulić, le petit-fils du grand poète⁶ ; mais en 1710 l'intérieur de l'Orsan avait été aménagé pour les représentations, car cette année-là le Sénat décida que des chaises plutôt que des bancs convenaient dans la loge des nobles, afin qu'une dame puisse venir s'asseoir aussi selon son rang ; le Sénat décida de cette modification afin pour que les dames n'apportent plus leurs chaises et puissent ainsi réserver leur place à l'avance, et ne se disputent plus entre elles pour savoir qui s'assoira devant et qui derrière. Ainsi, au tout début du XVIIIème siècle a été créé à Dubrovnik un théâtre véritable, mentionné sous ce nom pour la première fois en 1726 lorsque le 1er février, le Sénat a autorisé l'ouverture nocturne des portes de la ville de Ploča (sinon les portes étaient fermées la nuit), afin que le « kapidžija-pacha turc »⁷, à savoir le gardien de l'auberge « turque » de Ploča, puisse rentrer « du théâtre » chez lui. On ne sait pas comment l'Orsan était organisé pour les représentations, excepté qu'en 1758 il fut décidé que les 8 premières rangées de bancs devant et 3 rangées de chaque côté, seraient réservées aux nobles.

L'Orsan a dû être réaménagé encore en 1786, lorsque le Sénat a approuvé tout d'abord un plan le 20 février, pour organiser l'Orsan « comme sont les théâtres en France et à Paris », plan selon lequel il n'était pas permis qu'il y ait des loges particulières mais plutôt trois grandes loges d'une capacité de cinquante personnes - une pour les nobles, une deuxième pour les citoyens et une troisième pour les Israélites ; mais le 24 avril ce projet fut rejeté, et on pensa conserver 2 grandes loges pour les nobles et les citoyens, puis on ne parla plus de transformation et celle-ci ne fut certainement pas réalisée. L'ancien arsenal Orsan fut donc le premier théâtre de Dubrovnik dès le début XVIIIème siècle et ceci jusqu'en 1817, quand il brûla avec la salle du Conseil, par la faute d'un fonctionnaire militaire autrichien en un bureau situé près de la salle du Conseil qui tenta de cacher par le feu des comptes falsifiés ; il est donc étrange qu'en l'an 1773, à l'heure donc où l'Orsan était devenu un théâtre depuis déjà 70 années, le Sénat
a conclu qu'on pouvait donner le Sponza (le bâtiment des douanes et de la monnaie) pour des 
représentations publiques avec seulement sept huitièmes de tous les votes, - bien que ce bâtiment ne soit jamais mentionné dans la vie théâtrale de l'ancien Dubrovnik. Qui a monté des spectacles et qu'y a-t-il été représenté dans ce plus vieux théâtre de Dubrovnik ? Voyons d'abord le premier point, car il a apporté un changement dans la composition des acteurs, ce qui est très important pour notre histoire culturelle et littéraire, et un changement radical dans la langue dans laquelle le spectacle était présenté et dans les choses qui étaient montrées. Il ne fait aucun doute que dès le début ne se présentaient pas des acteurs de métier mais des dilettantes, et cela de Dubrovnik même, qui se regroupaient en troupes, ainsi chacune d'entre elles jouait toutes les personnes nécessaires pour la représentation ; chaque troupe avait son propre nom, et au cours des XVIème et XVIIème siècles, plusieurs d'entre elles sont mentionnées, comme par exemple la Compagnie Pomet, la Compagnie des Aigles, la Compagnie des Inutiles, et leurs membres étaient des hommes, donc ils jouaient également les rôles féminins, parce que - selon l'opinion alors de l'art théâtral - il ne se trouverait pas de femmes de bonne famille qui voudraient, ou même pourraient, monter sur une scène publique ; il se pourrait pourtant qu'une femme de Dubrovnik ait eu le courage de participer à un spectacle dans une maison privée, mais nous ne pouvons pas le prouver. À propos de ces compagnies théâtrales, l'érudit Stjepan Gradić⁸ dans sa biographie de Palmotić⁹ (qui était en préface de sa Kristijada imprimée en 1670 en Rome) dit que depuis l'Antiquité, c'est une coutume à Dubrovnik pour les jeunes hommes du même âge et de la même classe (« suique ordinis ») de se regrouper en sociétés permanentes, avec des chefs annuels ou mensuels, dont la tâche est de préparer toutes sortes de fêtes pour eux-mêmes, et surtout des représentations publiques pour les carnavals ; ainsi, il s'avère que les jeunes nobles avaient leurs compagnies et de même les jeunes citoyens, ce qui ne nous surprend pas du fait de l'exclusivisme bien connu des anciennes noblesses de Dubrovnik, et cela est confirmé par le fait que le Sénat en 1773, et encore en 1775, a cédé Orsan aux jeunes patriciens pour y monter des pièces de théâtre. Ainsi, ce sont ces deux dernières années où l'on sait qu'ont été créées des pièces au théâtre par des dilettantes de Dubrovnik, et qu'elles marquent également la fin d'un théâtre local de l'ancienne Raguse dans la langue vernaculaire avec des pièces qui ont été composées à Dubrovnik ou du moins adaptées ou traduites ; à cela s'accorde Appendini¹⁰ qui rapportait au tout début du siècle dernier les témoignages de personnes âgées ayant assisté dans leur jeunesse à des pièces de théâtre en langue serbo-croate. Déjà en 1778, le Sénat décide que trois sénateurs doivent être élus chaque année en mars, qui auront la charge de faire venir une compagnie de théâtre ou de chant pour les carnavals de l'année suivante, pour lesquels une rétribution est également déterminée, et qui superviseront le théâtre et ses travaux. Cela a introduit la langue italienne et le drame italien dans le théâtre de Dubrovnik, car bien sûr ces compagnies ne pouvaient être acheminées que d'Italie ; de là, elles ont été amenées - au plus tard jusqu'en 1784, lorsque le Sénat a autorisé la société de théâtre italienne à donner 40 pièces, et à partir de cette époque, il n'y a plus aucune mention de dilettantes locaux ou de la langue serbo-croate dans le théâtre de Dubrovnik ; avec le déclin politique et économique de l'ancienne république, l'intérêt pour la littérature populaire et la langue vernaculaire a également disparu - il a été étouffé par un intérêt pour la littérature latine et italienne qui perçait du lycée italo-latin où ses intellectuels étaient éduqués. Cet esprit a été encore renforcé pendant la domination autrichienne par ses écoles et ses administrations purement italiennes, et une centaine d'années se sont ainsi écoulées, tandis qu'à Dubrovnik le théâtre a de nouveau entendu notre langue : c'était le 25 avril 1875, quand « la société dramatique du Théâtre national de Zagreb » a donné sa première pièce - or Marko Bruère¹¹ et Pijerko Bunić¹² ont écrit des comédies sur la vie de Dubrovnik et dans la langue de Dubrovnik que peu de gens lisaient et personne ne regardait ! Devant le Palais et à Orsan n'ont été représentés, à notre connaissance, que des drames de natures diverses (pièces pastorales, comédies, tragédies et tragi-comédies), mais - selon la coutume italienne de l'époque qui avait traversé la mer jusqu'à Dubrovnik - de nombreux endroits ont été consacrés à la musique et à la danse. Sans chanter et jouer, il n'y avait pas non plus de représentations pieuses à l'église : ainsi, par exemple, à la fin du Sacrifice de Vetranović, quand tout le monde est content qu'Abraham et Isaac rentrent heureux chez eux, « les bergers commencèrent à jouer et à chanter », et dans La naissance de Jésus de Držić, les bergers dans le prologue en prose, chantent certaines des parties en vers sur les notes d'une lyre (une sorte de guzla) - « Ici, commence à sonner la lyre et chanter ces vers ». On chante beaucoup, joue de la musique et la comédie dans les jeux pastoraux de Držić et de Nalješković, et aussi dans les pièces de Palmotić, de sorte qu'en chacun de ces morceaux se trouvent ces trois activités ; je me souviens particulièrement qu'en ces occasions, s'est jouée aussi une moresque (un spectacle armé de Maures et d'Arabes), qui se joue encore aujourd'hui dans les carnavals de certaines villes dalmates : ainsi déjà dans l'inscription de Tirena de Držić, il est indiqué qu'entre en elle « une sorte de moresque et une danse d'une manière pastorale » ; et à la fin du deuxième acte du Pavlimir de Palmotić et « ici se fait une moresque avec des arcs et des flèches », et dans le troisième acte d'Hypsipyle, les Argonautes et les jeunes filles « font une moresque avec des épées ». C'est Palmotić qui aimait le plus la musique et le jeu, chez qui souvent l'un chante et l'autre répond, ce qui est déjà comme une sorte de duo, ou tour à tour chantent deux chœurs, et ce faisant la plupart du temps, ils jouent aussi ; une fois, nous avons, encore dans Hypsipyle un véritable tercet : tout d'abord chantent alternativement Orpheus et Amphion, puis Chiron enchaîne, qui « chante sur la harpe », puis enfin ils chantent « les trois à la fois ». De plus, il semble que certaines pièces de Palmotić ont été chantées du début jusqu'à la fin, et donc, qu'il s'agissait de véritables opéras, ce qui ne nous surprendrait pas quand on sait qu'à la fin du XVIème siècle en Italie fut créé un opéra moderne et que l'Arijadna¹³ de Gundulić est la traduction du livret de l'un des premiers opéras italiens ; il est bien plus notable encore, quand dans le manuscrit d'Atalanta de Palmotić, corrigé par le poète lui-même, il est écrit « Atalanta, musique faite par la Compagnie des Inutiles », et en Italien « questa musica pastorale recitorno i Compagni d'Isprasni » - pourquoi « musique » ? Dans le drame lui-même, nulle part il n'est fait mention de chant ou de musique, et il n'y a pas non plus de parties importantes qui dans leur contenu seraient belles au chant, et ce n'est que dans l'avant-dernière scène qu'un satyre s'adresse à un autre avec les mots : « Ô Vukić, maintenant père, - que nous avons la chance de trouver, - entonne ici un chant d'honneur », auxquels Vukić répond avec seulement quatre vers ; si seuls ces quatre vers étaient chantés et tout le reste énoncé, Atalanta ne serait pas la seule œuvre qualifiée de « musicale » parmi tous les drames de Dubrovnik, c'est donc que la musique devait jouer en elle un rôle vraiment important, c'est-à-dire que tout y était chanté. Et si c'était le cas, alors Atalanta serait notre plus vieil opéra - déjà à partir de l'année 1629 ; et il se pourrait qu'il en soit de même de Danica de Palmotić, qu'un manuscrit appelle « l'opéra de Danica », tandis que dans un autre, dans lequel se trouvent deux autres pièces de Palmotić, il est dit que ce sont ses comédies et opéras ; et cette idée est étayée par le fait que dans Danica il n'est mentionné nulle part de chant ni de musique, et cela irait à l'encontre des habitudes de Palmotić. Et s'il est donc probable que Atalanta et Danica furent chantés du début à la fin, ils seraient jusqu'au début du XIXème siècle les deux seuls opéras joués au Théâtre de Dubrovnik ; il est vrai, qu'en 1778 aussi, le Sénat a demandé l'ajout d'une compagnie de théâtre ou de chant, mais cela ne s'est pas fait ; mais en 1786 un contrat de six ans a été conclu avec le directeur d'une compagnie de comédiens, à condition qu'il fournisse alternativement du ballet ou au moins quatre chanteurs pour les pauses entre les actes (les « intermezzi ») ; ce n'est qu'à l'automne 1803 que les premiers opéras italiens sont chantés à Dubrovnik, d'abord La dona di genio volubile, un opéra-comique du méconnu compositeur Marco Portogallo¹⁴, dont le livret a été imprimé à Venise, puis l'opéra tout aussi comique L'amante per forza du maestro autant méconnu Giuseppe Farinelli¹⁵, dont le livret a été imprimé à Dubrovnik ; dans les carnavals de 1804 la même compagnie chantait probablement à l'occasion un troisième opéra-comique Il furbo contro il furbo du très connu compositeur romain en son temps V. Fioravanti (1770-1837)¹⁶. Alors que les dilettantes locaux jouaient au théâtre, les représentations duraient juste pour
le temps du carnaval, c'est-à-dire du 6 janvier au Carême, (ainsi Danica fut représentée [ou chantée] exactement le 6 janvier 1644), et il est rarement possible de constater qu'une année il y ait eu plus d'une représentation, et c'est une grande exception qu'en 1699 pas moins de quatre pièces différentes ont été jouées devant le Palais. Selon toute vraisemblance, il y a eu des années où il n'y avait pas du tout de représentations, et il y avait aussi des années où le prudent Sénat de Dubrovnik, pour une raison ou une autre, les a interdites, comme en 1763 ; mais ce que le consul de France La Maire, qui était à Dubrovnik de 1758 à 1764 et a écrit à son sujet un rapport très complet et intéressant, dit d'une absence de fêtes publiques est inexact, car lui-même se réfute un peu plus loin en rapportant que les femmes mariées vont à églises et aux fêtes publiques. Et cela a complètement changé quand ont commencé à venir les Compagnies italiennes, car bien sûr elles ne pouvaient pas venir juste pour quelques spectacles mais pour l'ensemble de la saison ; ainsi dès 1784, le 5 mai, la première compagnie italienne connue à être vraiment venue a été autorisée à donner 40 représentations, mais pas à la Pentecôte, qui tombait cette année-là le 30 de ce mois, - donc après aussi le Carême et après Pâques ; mais en 1786, le Sénat décrète que les représentations ne doivent pas commencer avant le 1er novembre, une « saison d'automne » est donc introduite. En ce qui concerne le public, il faut enfin dire que l'Orsan était en effet un théâtre public dans lequel non seulement les patriciens et les patriciennes pouvaient à venir, qui avaient comme nous l'avons vu, leurs places privilégiées, mais aussi des citoyens (« Antunini » et « Lazarini ») et des citoyennes ; mais qui n'appartenait pas à ces deux ordres supérieurs des habitants de Dubrovnik n'était pas autorisé à entrer dans le théâtre sans la permission du Sénat ; et le Sénat surveillait attentivement qui d'autre il pouvait laisser entrer dans le théâtre : on peut le constater quand en 1777 il ordonna de mener une enquête sur une femme dalmate, s'assurant qu'elle était d'une maison honnête et que son mari était un noble, avant de lui permettre d'entrer au théâtre. J'insiste particulièrement que les jeunes filles étaient également autorisées à assister aux représentations parce qu'on pense généralement qu'il n'en était pas ainsi ; mais en 1710, lorsqu'il fut décrété que les patriciennes et les citoyennes n'étaient pas autorisées à porter des chaises dans les loges, s'il est explicitement dit que les filles n'avaient pas du tout le droit de s'asseoir, c'est donc qu'elles étaient autorisées à venir au théâtre, et cela n'a probablement pas changé ensuite. Depuis que l'Orsan a brûlé en 1817 avec la salle du Conseil, il semble que plusieurs années se soient écoulées avant qu'un nouveau théâtre ait été aménagé à Dubrovnik, et même alors il n'a pas été construit un nouveau bâtiment, mais c'est un ancien qui a été requis - la maison familiale des Gučetić, qui est la dernière sur le côté gauche de la rue Zuzerina (ancienne rue « izmegju vlaha »), où maintenant se trouve la société de chant Sloga et l'école confessionnelle orthodoxe de Bosković. Qui a aménagé dans cette maison le deuxième théâtre de Dubrovnik, et quand cela, personne à Dubrovnik ne s'en souvient, mais c'était certainement avant le 15 août 1824, quand la compagnie des comédiens italiens a présenté dans ce nouveau théâtre la tragédie Damiano Giuda, tiranno di Ragusa, compilée par le directeur de cette société Besechi et d'après le manuscrit du capitaine Antun Kaznačić.¹⁷ Il y a toutes les chances que cet autre théâtre ait ouvert ses portes dès 1823, car il est inscrit sur ce manuscrit que la compagnie a travaillé à Dubrovnik pendant deux ans, et donc cette tragédie au sujet du « tyran » ragusain Damian Giudi du XIIIème siècle était certainement l'une de ses 
représentations récentes ; concernant les débuts de ce nouveau théâtre, je dispose d'un 
témoignage encore plus certain dans un sonnet italien imprimé pour la « soirée d'honneur » du 5 février 1825 de la comédienne Camilla Guarina de « G. M.D. » Cela devait être régulièrement présenté chaque année, à l'automne ou au carnaval, et parfois aussi en été, comme en 1824, quand il était plus facile (et moins cher !) de trouver une compagnie théâtrale qui viendrait à Dubrovnik pendant les vacances d'été, mais nous avons très peu d'informations et confirmations à ce sujet ; j'ai ainsi quelques textes imprimés et programme de pièces de théâtre dans ce théâtre de Dubrovnik, mais le plus ancien est encore le programme du 7 octobre 1830, lorsque, toujours pour la soirée d'honneur d'un comédien, a été donnée la pièce La tremenda campana dell'un ora (La terrible cloche d'une heure) de Kotzebue ; ils ont chanté aussi les opéras, pour autant que je sache, tout d'abord au printemps 1834, L'Esiliato di Babilonia et Chiara di Rosemberg, dont on ne dit pas qui en sont les auteurs, et dont je ne connais que le second qui est de L. Ricci (1805-1859) ; il a été aussi pris en compte « l'histoire locale », comme le 14 février 1833, quand fut représentée la mort du haïdouke¹⁸ Ivo Trkulja, lui qui a été tué par les gendarmes alors qu'il banquetait avec ses camarades dans une auberge, et ont rapporté sa tête coupée à Spljet, mais seulement il en a été fait pour le théâtre de Dubrovnik une « ridicola rappresentazione » (pièce amusante) ; de plus, en 1850, la compagnie italienne donna aussi la joyeuse pièce de théâtre Funerali e danze (Enterrements et danses) de l'écrivain dubrovnikois Kaznačić¹⁹, dans laquelle est traité un épisode joyeux de la vie universitaire de l'auteur ; c'était une sorte d'opérette, dont un certain Jakšić, probablement de Dubrovnik, avait écrit la musique. En plus des pièces de théâtre et des opéras, des spectacles de marionnettes ont également été jouées au théâtre, des musiques académiques, des mascarades étaient chantées lors les carnavals, etc : en un mot, le théâtre était le lieu de tous les divertissements publics ; il se peut aussi qu'on y ait organisé des ballets, mais je ne peux pas le prouver. En ce qui concerne les représentations elles-mêmes, selon les habitants de Dubrovnik plus âgés que moi (je peux à peine me souvenir de quelques petites choses quand j'étais enfant de 4 à 5 ans) elles étaient plutôt mauvaises, car à cette époque Dubrovnik connaissait économiquement déjà un fort déclin et ne pouvait donc pas dépenser beaucoup pour le théâtre, dans lequel seules des compagnies moins expérimentées, à la fois de théâtre et de chant, sont venues avec peu de membres et avec un décor modeste. Les chœurs étaient particulièrement dérisoires pour l'opéra, si bien qu'au programme de la « soirée d'honneur » du 8 janvier 1831, il ressort presque avec fierté que participa un « chœur à cinq voix » soit cinq chanteurs seulement ; j'ai entendu dire qu'une fois un chœur de druides dans Norma (qui a été chanté en 1838 et plus tard) ne comptait qu'un chanteur. Le décor se trouvait aussi en conséquence, de nouveau dans Norma, où sur la fin devait paraître un bûcher sur lequel Norma et son amant Polion seraient brûlés, qui consistait alors en un petit poêle avec quelques braises, de sorte qu'une femme simple ayant vu les deux amants malheureux s'engager sur le chemin de ce « bûcher », dit : « Ah, maintenant ils vont se réchauffer un peu ! » - Le spectacle devait se tenir en janvier, et cette femme devait souffrir du froid dans ce théâtre non chauffé (parce que, bien sûr, il n'y avait aucun chauffage) et elle pensait alors que c'en était de même pour Norma et Polyon. Certains meilleurs musiciens sont venus d'Italie, et sinon l'orchestre était composé de dilettantes locaux, qui, au moins pour un certain temps, constituaient une « bande de citoyens » qui a également participé à la musique de cérémonie de l'Académie le 19 avril 1841, jour de l'anniversaire de l'empereur Ferdinand Ier ; parmi ces dilettantes, se trouvait vers le milieu du siècle dernier également le seigneur Frano Bunić, qui jouait volontiers du violon au théâtre et dans les églises – mais pas le jour de la Saint-Blaise, parce qu'il en voulait à ce protecteur attitré de la ville d'avoir permis la ruine de la république. Et pourtant, le seigneur Frano n'avait pas raison, parce que si notre bon saint Blaise n'avait pas protégé le théâtre du feu, ni lui ni personne d'autre n'en serait sorti vivant ; dans le théâtre, tout était bondé et construit à la hâte en bois. On entrait par la rue Zuzerina (et non de la rue Pucićeva par laquelle vous allez maintenant à Sloga) par une belle et grande porte dans un local spacieux au rez-de-chaussée, duquel à gauche s'avance un escalier grand ouvert menant au premier étage où se trouvait le théâtre ; à présent, cela a été supprimé, car ces espaces ont été aménagés pour des magasins. Il y avait au parterre, seulement pour les hommes, quelques bancs dont le premier était réservé aux officiers, et il était donc gardé de chaque côté par un soldat armé d'un fusil, afin qu'un citoyen qui a payé le droit d'entrée, ne prenne pas la place de l'officier qui n'aurait pas payé. Autour du parterre se trouvaient deux rangées de loges, chacune avec environ 10 à 15 petites loges dont les parois étaient en planches nues ; seules les deux loges de l'avant-scène (à gauche pour le chef de district et à droite pour le général) étaient serties d'une sorte de toile colorée. Sur le rideau était peint le prince de Dubrovnik assis dans un fauteuil et devant lui se tiennent une fée et deux personnages du carnaval de Dubrovnik - Čoroje et Turica²⁰, vraisemblablement comme on les voit sur les peintures dans les œuvres d'Appendini sur l'antiquité ragusaine. Le théâtre n'était jamais chauffé en hiver, car à cette époque les appartements n'étaient pas chauffés non plus à Dubrovnik ; même dans mon enfance, on pouvait compter sur les doigts d'une main les maisons qui avait au moins un poêle ; en revanche, il devait se trouver de l'éclairage, car les représentations avaient lieu le soir (généralement à 20 heures), et d'ailleurs le théâtre pendant la journée aussi était complètement obscur ; mais l'éclairage était très faible : entre les loges individuelles une lampe à huile, et au milieu du plafond un « lustre » accroché, si je ne m'abuse, composé de deux planches de bois assemblées en croix avec quatre bougies aux quatre extrémités ; je ne me souviens pas comment c'était quand le théâtre était « éclairé comme en plein jour » (illuminato a giorno), comme il l'était vraiment dans les occasions solennelles, par exemple pour l'académie du 19 avril 1841 - au théâtre de Bunić, je sais qu'alors trois lampes étaient allumées entre les loges au lieu d'une. Si j'ajoute encore qu'il se trouvait à droite au rez-de-chaussée un petit bar, j'aurai dit tout ce que je sais de ce « nouveau » théâtre, qui dans les programmes est souvent appelé « le théâtre noble » (nobil teatro), devenu en 1864 le « vieux théâtre », comme nous l'appelions dans notre enfance, car cette année-là, il a été remplacé par l'actuel « Théâtre de Bundić ». Ce dernier n'appartient pas au passé de Dubrovnik, donc je ne vais pas m'en occuper, mais encore une fois, je dois déterminer en quelle année il a ouvert, car la même année de son inauguration fermait aussi l'ancien dans la rue Zuzerina. Et à cette même date, il commençait à être oublié à Dubrovnik, et certains pensent qu'en 1865 des représentations étaient encore montées dans l'ancien théâtre et que le nouveau n'ouvrit ses portes qu'en 1866, mais la chose s'est en fait passée comme ça : immédiatement après l'année 1860, le patricien ragusain Luko Bundić a demandé et obtenu l'autorisation qu'en même temps qu'un nouveau bâtiment municipal était construit à la place de la salle des Conseils incendiée, de construire sur les ruines de l'Orsan un nouveau théâtre ; cette construction a commencé en 1863 et le théâtre de Bundić ouvre le 26 décembre 1864 (voir Dubrovnik pour l'année 1867, p. 225). Nous avons donc quatre périodes dans le développement du théâtre de Dubrovnik : 1. les spectacles devant le Palais de la première moitié du XVIème siècle à la fin du XVIIème siècle ; 2. L'Orsan de la fin du XVIIème siècle jusqu'à 1817 ; 3. Le vieux théâtre de 1824 à 1864 ; 4. Le Théâtre Bundić à partir du 26 décembre 1864. Résumé²¹ : Dans cet article sur le « vieux théâtre de Raguse », le très distingué auteur (professeur d'abord à l'université de Vienne en ce moment professeur à l'université de Zagreb) nous fournit de nouveaux renseignements, qui n'étaient pas encore rassemblés, sur le côté technique de la vie théâtrale à Raguse, ville qu'on a nommée avec raison « l'Athènes slave ». Dans la première moitié du XVIème siècle, on a commencé à Raguse à donner des représentations théâtrales, qui jusqu'à la fin du XVIIème siècle, avaient lieu ou sur une place publique, presque toujours devant le palais du gouvernement (à présent le palais du roi), ou à l'occasion d'une noce, dans des maisons privées. Pendant le carnaval on représentait en langue serbo-croate des drames de genres divers, œuvres originales ou traductions de l'italien, et les acteurs étaient, même pour les rôles de femmes, de jeunes dilettantes ; dans beaucoup de pièces les acteurs ou le chœur, chantaient des chansons ou dansaient, et il paraît que vers la moitié du XVIIIème siècle on donnait aussi de petits opéras. Vers la fin du XVIème siècle l'ancien arsenal Orsan fut adapté pour les spectacles, et c'est là que des dilettantes continuèrent à jouer pendant le carnaval jusqu'à l'an 1778 où pour la première fois vint à Raguse une troupe dramatique italienne. Depuis lors chaque année des troupes italiennes venaient pour la saison d'automne et de carnaval ; en 1803 on commença à jouer aussi des opéras italiens. En 1817, l'Orsan fut détruit par un incendie, et alors on arrangea, au plus tard en 1824, un petit théâtre dans une maison privée (où se trouve maintenant la société chorale Sloga), et c'est là que les petites troupes italiennes donnaient des spectacles très modestes. Par l'initiative et aux frais du gentilhomme ragusain Luko Bonda le premier théâtre fut bâti à Raguse en 1863/4 à la même place où jadis se trouvait l'Orsan, et fut inauguré le 26 décembre 1864. Traduction et notes de Nicolas Raljevic ¹ « Stari dubrovački teatar » in Narodna starina, Vol 2, N°2, 1922, pp. 97-106.

² Milan Rešetar (1860-1942), philologue croate, historien de la littérature, numismate. Il s'est particulièrement consacré à l'étude de la littérature classique ragusaine.

³ Nikola Nalješković ou Nicolaus de Nale (vers 1500- 1587), mathématicien, poète et dramaturge ragusain.

⁴ Rešetar, Milan, 1922. Četiri dubrovačke drame u prozi iz kraja XVII. vijeka, Zbornik za istoriju, jezik i književnost srpskog naroda. Prvo odeljenje. Spomenici na srpskom jeziku, knjiga VI, Srpska kraljevska akademija, Beograd. Les quatre pièces publiées sont : Jerko Škripalo, Pijero Muzuvijer, Beno Poplesija, Vučistrah.

⁵ Voir prologue du nécromant, Dundo Maroje, Prozor-éditions, Rueil-Malmaison, 2021, p. 31

⁶ Ivan Gundulić (1589-1638), poète baroque de Dubrovnik soutenant la Contre-Réforme catholique ; Parmi ses œuvres majeures, on retiendra la poésie épique Osman ou la pastorale Dubravka.

⁷ Kapidžija : portier.

⁸ Stjepan Gradić (1613-1683), philosophe, poète et scientifique originaire de Raguse.

⁹ Junije Džono Palmotić (1607-1657), poète baroque et dramaturge de Dubrovnik. Il a traduit la célèbre épopée la Christiade de l'écrivain italien Marco Girolamo Vida, du nom de Kristijada.

¹⁰ Francesco Maria Appendini (1768-1837), historien, linguiste, archéologue italien. Il se forma en autodidacte à l'étude des langues slaves après sa nomination en tant que professeur de rhétorique à Raguse. L'invasion napoléonienne fit de Dubrovnik sa véritable patrie. On lui doit un ouvrage important sur l'histoire et la littérature de la côte dalmate (Notizie Istorico-Critiche Sulla Antichità, Storia, e Letteratura de' Ragusei).

¹¹ Marc Bruère/Marko Bruerović (1770-1823), écrivain et dramaturge ragusain d'origine française.

¹² Pijerko Bunić Luković (1788-1846), dramaturge, poète et compositeur ragusain.

¹³ Inspirée d'Arianna de l'écrivain, poète et librettiste d'opéra italien Otavio Rinuccini (1562-1621).

¹⁴ Marcos António de Fonseca Simao (1762-1830), compositeur et organiste portugais.

¹⁵ Guiseppe Francesco Finco (1769-1836), compositeur qui adopta le nom de Farinelli en hommage au célèbre chanteur.

¹⁶ Il s'agit de Valentino Fioravanti, né en 1764 et non en 1770.

¹⁷ Antun Kaznačić, (1784-1874), poète originaire d'une famille maritime éminente à Dubrovnik.

¹⁸ Hajduk : brigand de grand chemin en Europe du Sud-Est. Le mot est d'origine turque (haydut) et signifie « hors-la-loi ».

¹⁹ Ivan August Kaznačić (1817-1883), médecin et écrivain ragusain.

²⁰ Čoroje, Vila (la fée) et Turica sont d'anciens masques de Dubrovnik qui, du XVème au XIXème siècle, ont fait leur apparition dans la ville à partir de la fête de Saint-Blaise pendant toute la période du Carnaval, principalement le dimanche, le lundi et le mardi des Cendres.

²¹ Résumé présent en français en fin du texte original et où je n'ai retouché que quelques fautes de frappe.


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