Lorsque l’un est toute sa vie d’adulte en émigration,
le passé est son principal et permanent compagnon.
Je suis en constant dialogue avec le passé, je l’invoque, même si bien sûr il vient souvent de lui-même, dans la tentative d’établir un sens et un ordre. Pour pouvoir trouver sa place dans un plus vaste cadre de choses et événements. Récemment, un critique littéraire avait dans mon livre Liens secrets1 discrètement descellé que dans ces essais subsistait la tendance de « l’autohistorisation ». Tout à fait exact. On ne fuit pas le passé de même qu’on ne s’échappe pas de l’histoire et son chaos. Voilà pourquoi, surtout chez l’écrivain, surgit ce besoin que tout ce qui lui apparait en fragments, d’une manière aléatoire et sans cohérence soit converti en quelque chose d’élaboré obéissant à une continuité. Eliot nomme cela « l’organisation de l’expérience ».
L’histoire personnelle de nous tous de ces régions est bien plus fortement liée à un contexte plus global, général, dépassant l’individu, c’est pourquoi elle est plus complexe que chez ceux dans les pays plus calmes. La mienne dans ce sens obéit à cela. Et il me semble parfois qu’elle est dans certains aspects légèrement plus complexe que chez la plupart des gens.
La ville de Zagreb de mon enfance est quelque chose de mystérieux à jamais, d’inexplicable, un ensemble de magie sur lequel je m’appuie pour prendre les mesures et comparer tout ce qui m’entoure. Je le vois comme un lieu éclairé, joyeux, tout comme c’est le cas avec le quartier du nouveau Zagreb dans lequel j’ai grandi. Y vivaient des jeunes familles, qui venaient d’aménager dans ces nouveaux immeubles tout blancs. D’un point de vue social, c’était la mixité : la haute classe moyenne et les ouvriers, les habitants de Zagreb qui ont échangés leur appartement humides pour des nouvelles constructions et les immigrants de tout les pays arriérés, les intellectuels et les serveurs, les professeurs d’université et les femmes de ménage. Typique et unique pour le socialisme. À vrai dire ces cités étaient bien conçus même sur un plan urbanistique. Des parcs, des terrains de jeu, des clairières — de l’espace, beaucoup d’espace ouvert, le sentiment de l’étendue et de la liberté. À l’époque aussi on le disait, et surtout maintenant on le dit en s’appuyant sur des clichés que ce sont des cités grises grossièrement construites. Tout à fait inexact. À quel point ces constructions étaient pratiques et intelligentes — à l’échelle humaine dirait-on — ce n’est que maintenant que je le vois, avec tristesse et une once d’amertume après tout. Et ça fleurissait de gens intéressant. Il suffit d’imaginer que sur la surface d’un kilomètre carré vivaient un Džoni Štulić2 et un Predrag Matvejević3, un Ivan Dragojević4, le frère jumeau de Danijel5, et un Šime Ðodan6 — les deux derniers dissidents et participants du printemps croate, voilà le milieu dans lequel je vivais.
Dans ces temps des premiers miracles, premières émotions conscientes et toute premières expériences, la plus importante empreinte est laissée par des lieux phares de la ville, et voilà que je me rends compte qu’ils sont tout liés à la culture : la bâtisse du Théâtre national croate, qui domine au centre de la Place du Marechal Tito7, Le puits de la vie8 du sculpteur Meštrović devant le théâtre. Les librairies, le parfum des librairies dès la première jeunesse. L’une d’entre-elles avec son fameux libraire Ðorđe Ćelap sur la place du théâtre. Et moi qui me tiens là-bas. Du premier souvenir jusqu’au départ. Une fois je me tenais face à la librairie de Ćelap lorsque s’approche de moi le fameux Jovo, le misérable clochards-bohème, me demandant comment je m’appel. Je lui dis, lui hoche de la tête : « Voici un monument pour lui » en pointant sur le buste — le Saint Juraj sur son cheval tue le dragon. Cela m’avait déconcerté et perturbé — jusque-là je n’avais pas fait ce lien onomastique et tout ce qu’il sous-entendait. Cela ne m’est apparu que bien plus tard : voilà les « Trois Ðorđe », les uns auprès des autres.
D’un côté il y avait mon Zagreb, chaleureux, beau, « le fauteuil confortable avec sa vue sur l’Europe », comme l’avait en flattant dit à une occasion Momo Kapor9, et de l’autre, cachée, la face sombre de la ville, au centre les pauvres dans des appartements souterrains humides, les prolétaires de la périphérie et la tradition d’une pensée dangereuse, malsaine.
Mon monde enfantin tout en contradictions : à la maison la bibliothèque et devant le cinéma des filous ; la collecte passionnelle des figurines de toutes sortes d’armées, de la Guerre civile américaine à la Deuxième guerre mondiale — et des bastons devant l’entrée du bâtiment ; le comportement respectueux et les maîtres d’école giflant les élèves : Le Lac des cygnes au Théâtre national croate et le terminus de l’autobus à la rivière Save ; la salle de concert Lisinski nouvellement inaugurée avec ses lustres-pissenlit en cristal et les ćevapi10 mangés sur le pouce dans le quartier Zapruđe. Les anniversaires, les fêtes, le chant, les Nouvel Ans dans la maison magique à la Cité fleuri, et ma famille aux origines complexes, une fusion de quatre nations, avec ce sac invisible de l’histoire sur le dos, laissant derrière des guerres, des victimes, des émigrations et d’horribles disparitions politiques. Il est incroyable à quel point la vie intérieure des enfants parvient a créer l’apparente harmonie malgré les différences extérieures, les divisions et les conflits, rapprochant avec facilité deux mondes en adoucissant leur trop puissantes dissonances. Ce qui a apporté le salut, ce qui a permis la réconciliation en même temps creusant le fossé entre l’extérieur et l’intérieur, c’était la musique. Le rock’n’roll. En tant que son, expression, une écriture et les revues, le style, l’apparence, le vocabulaire des dévots qui s’entendent dans une langue à part. Le monde des codes secrets qui préservaient de l’ennui et de la menace externe.
Je suis toujours resté très proche de notre scène. Le salaud et la princesse11 du groupe de rock Bijelo dugme — l’album telle une porte secrète, l’entrée cachée, le guichet vers quelque chose de plus grand, de plus profond, de plus dramatique, de plus monumental. En vérité tout ce qui compte. J’ai vu en 1981 le film Le gars qui promet12 de Radivojević — et c’était exactement ce qui fallait, les dix années suivantes, les plus intenses seront scellés par ce tremblement du début de la décennie. Je n’aimais pas les endroits ou on dansait, ou on ne faisait que passer des vinyles. J’aimais les concerts. La musique live, tout tournait autour de ça. C’est pourquoi je me sentais au mieux à Kulušić dans la rue Hrvojeva, le club où la plupart d’importants albums « live » de notre musique ont été enregistrés. Tout comme celui qui m’est le plus cher — Le trauma acoustique du groupe Leb i sol. Ces dernières années j’ai remarqué entendre un peu moins bien — aucun miracle suite à un tel vacarme — et cet été ma femme m’amène chez le docteur Munđar à Rovinj, notre fameux oto-rhino-laryngologiste. « Oui, en regardant sèchement le diagnostique — détérioration. Trauma acoustique. » Je ris, évidement, et lui me regarde sans pouvoir comprendre.
À treize an je lis pour la première fois Krleža et comme tout ceux qui s’unissent à son apparence titanesque, par une alchimie toute particulière, celle d’un Schwazckünster, d’un magicien comme le Vieux l’aurait dit lui même — la lecture de ses nouvelles de guerre, d’essais politiques et artistiques est mon crucial revirement intellectuel et spirituel. Et comme tous ceux qui y ont répondu et compris ses mots importants et sa pensée immense, je reste krležien, même si avec mon Maître, mon didascalos, je me fâche et me réconcilie de plus en plus le temps passant. Il est mort un an après Tito, comme s’il y eut un accord. Josip Broz n’était pas aimé dans ma famille. Mon grand-père Ðuro, communiste avant-guerre et partisan de première heure, avait été à l’ère de l’Informbiro envoyé à Goli otok13, même s’il n’avait strictement rien à voir avec les Ruses. Ce qui a valu à mon père d’être maltraité et forcé de redoubler à l’école. Maman, Italienne d’Istrie, donc dans un sens partiellement Slovène, est issue d’une famille à l’idéologie tout à fait à l’opposée, d’une familles des chassés. Et pourtant, les deux parents étaient membres de l’Union communiste, par conviction. Ils aimaient la Yougoslavie et la considéraient comme leur seule patrie. C’est ce qu’ils m’avaient enseignés : nous n’avons pas de patrie de rechange.
Il est intéressant comment nous retenons les choses d’une manière partielle. Nombreux parmi ceux qui n’étaient pas préoccupés par leur propre ethnie disent ne pas avoir remarqués la prolifération du chauvinisme. Moi aussi j’avais longtemps cette impression. Mais je me rends compte avoir enfuis tant de choses. Car il y en avait. Au milieu des années quatre-vingt on entendait des choses insensés dans les rues, au coin des rues, dans des cafés, à l’école entre les collègues. Surement quelque chose dans mon for intérieur l’avait inconsciemment éloigné, pour ne pas accepter les ténèbres absolus qui s’épaississait d’année en année, avec la liberté qui croissait. C’était difficile de l’accepter, concilier en soi l’arrivé simultané d’une telle « liberté négative » avec la joie d’une ouverture et d’une si évidente démocratie — surtout dans la culture, dans la littérature, dans les journaux et à la télévision, on ressentais au quotidien l’expansion, le fait que de plus en plus de choses pouvaient être entreprises, on prenait et conquérait l’espace de la liberté consciemment et avec volonté, à petits pas et des gestes, actions symboliques et engagements réels.
En 1989 on m’a envoyé faire le service militaire à la JNA14. Je n’ai jamais compris comment est-ce que, alors qu’issus d’une famille aussi politisée, j’ai pu m’assoupir face à tant de changements et événements épochales. Je suis passé à côté de tout dans un demi-sommeil : la chute du mur de Berlin, le coup d’État roumain et la chute de Ceausescu, Prague et la Révolution de Velours.
Mais trois événements me sont restés à jamais gravés dans la conscience, et avec eux quelque chose d’étrange, de glacial jusqu’aux os face aux mouvements troublants : Gazimestan, en été, et la réunion constitutive de HDZ15 en hiver. Tout cela me provoquait un rire glacial et méprisant, à la vue de ces visages sombres, glacials et déterminants. Peut-être que dans ce mépris s’était niché la peur et la rébellion face au danger. Ou encore l’assurance inconsciente que le déclin était inévitable ainsi que l’impuissance à faire quoi que ce soit — comme ce effrayant sourire de Joel Grey à la fin de la séquence Tomorrow belong to me du film Cabaret. Le sourire qui dit : oui, ça sera exactement ainsi, voire pire encore. Le troisième événement était tout le contraire : Ante Marković16 à SIV17. Il ne s’agit pas uniquement du dinar convertible et des acquisitions, de ce qu’on appel le standard. Ce sont des conneries. La raison et le sérieux d’un homme responsable m’ont impressionné, puis il y avait la promesse, l’espoir défiant l’espoir. L’élan provoqué par cette possibilité qui l’espace d’un instant semblait tellement puissante et grande, comme l’annonce d’une utopie incroyable qui semblait être à la portée de la main.
Le temps avait incroyablement accéléré. Bien entendu, je ne suis pas le seul a l’avoir remarqué, mais cette accélération de la chute, cette traversée de l’incendie en 1991, plus rien ne pouvait être suivi tellement cela se déroulait rapidement. Suite à cela, nous tous et tout ce que nous considérions comme notre se divise entre l’époque avant et après la guerre. Il n’y avait de plus grand événement et il n’y en aura pas pour ceux qui l’ont vécu directement ou indirectement. 1991-1995 n’est pas juste une station aléatoire sur la route. C’est la plus grande déchirure, le traumatisme authentique et ancré en nous, même s’il y en a qui refusent de l’admettre ou ne sont pas en mesure de le voir.
Chez nous qui sommes partis cela est encore plus palpable, l’incision est plus nette, il n’y a pas de continuité. La vie est clairement morcelée entre l’époque avant le départ et tout ce qui s’en est suivi, selon ce qu’arrivait à tout un chacun et là où il réussissaient de préserver leurs vies. J’ai passé deux ans à Rome. Elle est de James Joyce cette fameuse phrase disant que Rome le fait penser à un homme qui vie en montrant aux voyageurs le cadavre de sa propre mémé. Suffisant, me semble t-il, pour dire mon expérience de cette ville. Mais nous pouvons être encore plus précis, par le dicton qu’on attribue à Martin Luther : « Si l'enfer existe, alors Rome est bâtie dessus. » Du coup, peut-être rien d’étonnant qu’après cela je me retrouve dans le pays des protestants en y trouvant ma demeure. Je suis arrivé en Hollande suivant la ligne du cœur et du manque d’expérience, et non de l’intelligence ou d’un plan élaboré, sans blague. Et même si l’un ne le saura pas jusqu’à la fin, je me dis que c’était une bonne décision.
L’adaptation a durée un bon moment, mais lorsque je me suis inscrit à l’université d’Amsterdam les choses se sont apaisées. Mise à part la littérature italienne et anglaise je suivais des cours de sciences humaines. C’est Dubravka Ugrešić qui assurait les cours des études slaves. Elle avait une grande influence sur ce que je fais, elle est la première à m’avoir témoignée son soutien. Là-bas j’ai aussi rencontré deux merveilleuses personnes — les professeurs Kruno Pranjić et Branko Vuletić, les deux défunts entre-temps. Ils étaient probablement les plus grands stylistes croate et yougoslaves, maîtres insurpassables de l’étude des textes littéraires et des véritables exemples.
Toutes sortes de personnes arrivant de notre pays se sont réunis à Amsterdam et en Hollande. Il y avait des artistes et des intellectuels, pas mal de jeunes gens aux destins diverses. Et il ne se départageait pas forcement. Mais il y en avait, bon sang, qui se sont amassées qui sait comment. Je me rappellerais toujours de cette phrase culte d’un de nos frère Gitan : « Et il y avait aussi des gens bien. » Ce sont les deux conjonctions qui sont cruciales — donc il y en avait, mais juste en tant qu’exceptions.
L’homme d’un pays inexistant, disparu — un homme bien disons — a ici souvent ressenti la honte à cause des siens. Des raisons qui invitaient la fierté il y en avait peu. À qui veux-tu parler, à qui parler de la culture nationale vu que même avant la guerre les références ici se résumaient aux travailleurs migrants et criminels, « les gens à quatre doigts » ? Puis la guerre par dessus tout. Heureusement je vis dans ce village, je ne vais même plus à Amsterdam si je ne suis pas obligé. C’est mieux ainsi. D’ici je réfléchis mieux et avec plus de clarté, je lis, j’écris, je crée avec plus de facilité, les rencontres et les discutions superflus ne m’accablent pas.
Parfois il me semble n’avoir que deux sujets d’écriture, surtout dans ma poésie, que tout tourne autour de cela, quel qu’en soient les motifs qui se ramifient dans deux principaux courants thématiques — la guerre et l’émigration, c’est à dire l’(im)possibilité d’un retour. En écrivant mon dernier recueil d’essais L’histoire et les contemporains18, je me suis rendus compte que tous, littéralement tous nos plus grands écrivains et artistes étaient des émigrants, au moins pendant une période de leur vies : Vuk19, Dositej20, Njegoš21, Kranjčević22, Meštrović23, Matoš24, Tin Ujević25, Krleža26, Andrić27, Crnjanski28, Rastko29, Kiš30. Que serait Vuk sans Vienne ? Njegoš à Venice et à Naples, décrivant le duc Draško. Dositej, qui est mon « saint protecter » séculaire voyageait toute sa vie. Dositej et Crnjanski sont en vérité nés hors de leur pays. De Držić à Križanić en passant par nos « Parisiens et Allemands » du XIXe siècle jusqu’au surréalisme et le mouvement moderne, tout les noms du sud slave ont été formés à l’émigration. Qu’est-ce qu’aurait été la culture sans les Mémoires du prêtre Matej, sans Vie et aventures, La Lyrique d’Ithaque, Filip Latinovicz, La Cour maudite ? Jusqu’au dernier ce sont des livres rédigés dans l’émigration, sur l’émigration. Le Dictionnaire de notre langue avait tout d’abord été imprimé à Vienne, il y a tout juste deux cents ans. Mon collègue et ami Nebojša Grujičić me demande : « Y en a t-il qui te font honte ? » pensant à nos prédécesseurs. J’en ai. Les autres n’ont qu’à se trouver eux-mêmes ceux qui les font rougir. Une des citations qui me touche est bien sûr celle de Andrić, dans la lettre de Rome écrite en 1920 — Kiš l’a lu lorsqu’il a reçu le prix Andrić : « J’écris peu et avec difficulté. Sans notre pays il n’y a rien, et moi j’ai aussi bien du mal à vivre avec que sans elle. » Néanmoins, mon but est de tout de même revivre avec elle.
Propos recueillis par Rade Radovanović
Traduit par Yves-Alexandre Tripković
1 Tajne veze, Sandorf, Zagreb, 2017.
2 Branimir Džoni Štulić (1953), chanteur, guitariste, fondateur du groupe Azra, figure centrale de la scène rock croate des années 1980.
3 Predrag Matvejević (1932-2017), écrivain et essayiste, spécialiste des questions de dissidence dans les cultures et littératures d'Europe orientale.
4 Ivan Dragojević (1934-1999), écrivain croate.
5 Danijel Dragojević (1934), poète croate, essayiste et scénariste.
6 Šime Ðodan (1927-2007), économiste, homme politique.
7 Trg Maršala Tita, récemment change de nom en Trg Republike Hrvatske, Place de la république de Croatie.
8 Zdenac života, Ivan Meštrović (1883-1962).
9 Momo Kapor (1937-2010), écrivain serbe.
10 Pour ćevapčići, petits cylindres de viande hachée agrémentés d’épices.
11 Bitanga i princeza, Jugoton, Belgrade, 1979.
12 Dečko koji obećava, réal. Miloš Radivojević (1939).
13 Goli otok est une île croate au nord de la Dalmatie. Elle est connue avoir été une île prison, notamment du temps de la République fédérale socialiste de Yougoslavie où y furent internés des prisonniers politiques lors de la rupture entre Tito et Staline.
14 Pour Jugoslavenska narodna armija, l’Armée populaire yougoslave.
15 HDZ pour Hrvatska demokratska zajednica, Union démocratique croate.
16 Homme politique très populaire, il avait lancé un ambitieux programme de réformes économiques qu'il n'avait pas mises en œuvre en raison de l'éclatement dans le sang de la Yougoslavie. Il avait stabilisé la monnaie locale, le dinar, stoppé l'inflation galopante des années 1980 et lancé la privatisation des compagnies publiques. Il était perçu comme un dirigeant moderne de style européen.
17 Pour Savezno izvršno vijeće, Conseil exécutif fédéral.
18 Historija i savremenici: ogledi o srpskoj kulturi, SKD Prosveta, Zagreb, 20018
19 Vuk Stefanović Karadžić (1787-1864), père de la littérature serbo-croate, grand réformateur de la langue et de l'orthographe, fondateur du romantisme serbe, créateur de sciences nationales, linguiste, ethnographe et historien.
20 Dositej Obradović (1739-1811) écrivain et traducteur, créateur de la prose serbe (Sobranije raznih naravoučitelnih veščej, Recueil de morale, 1793), il se fit l'apôtre de l'affranchissement et de l'instruction du peuple dans une Serbie libérée du joug turc.
21 Petar II Petrović Njegoš (1813-1851), est un poète, philosophe, souverain et prince-évêque du Monténégro de 1830 à 1851. Son œuvre est lyrique, épique et dramatique notamment sa légendaire épopée La Couronne des montagnes (Gorski Vijenac) qui retrace le combat du peuple du Monténégro contre les Turcs. Petar II Petrović-Njegoš est aussi l'une des plus grandes figures politique et penseur de l'histoire du Monténégro.
22 Silvije Strahimir Krnjčević (1865-1908) est le plus illustre poète croate du XIXe siècle.
23 Ivan Meštrović (1883-1962), est l’un des plus grands représentants de la sculpture croate, élève de l’académie des Beaux-Arts à Vienne de 1901 à 1906, puis sous l'influence de Rodin lors de ses années à Paris. Il développe un style puissant, au carrefour de diverses influences. Son oeuvre synthétise la tradition, les nouveaux mouvements et une expérience humaine profonde.
24 Antun Gustav Matoš (1873-1914), est un écrivain, essayiste, nouvelliste, critique et poète croate.
25 Tin Ujević (1891-1955) est un des plus importants poètes croates.
26 Miroslav Krleža (1893-1981), écrivain croate, figure centrale de la littérature croate au XXe siècle.
27 Ivo Andrić (1892-1975), écrivain et diplomate, il a construit, parallèlement à ses activités d'homme d’État, une immense œuvre littéraire couronnée par le prix Nobel de littérature en 1961.
28 Miloš Crnjanski (1893-1977) est considéré comme l'une des figures majeures de la littérature serbe du XXe siècle.
29 Rastko Petrović (1898-1949) est poète, écrivain, dessinateur, caméraman et photographe serbe.
30 Danilo Kiš (1935-1989), écrivain yougoslave, a passé les dix dernières années de sa vie à Paris. Styliste remarquable, il aborde dans son œuvre, tantôt par le biais de l’autobiographie, tantôt dans ses récits de « fiction document », les grands thèmes de ce siècle, en particulier l’oppression totalitaire, tant dans le nazisme que dans le communisme. Il a été publié dans une trentaine de pays, et a reçu de nombreux prix. En France, son œuvre a été couronnée en 1980 par le Grand Aigle d’Or de la ville de Nice et il a été fait en 1986 chevalier des Arts et des Lettres.