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Photo du rédacteurEmmanuel Nekic

Me v'la




Il vinrent à pied pour une médaille

Ils repartirent saouls, lisant en braille

Ils se quittèrent sans se dire au revoir

Trop peinés de voir leurs chemins n’y plus croire

Les jours passèrent sans crier gare

Leurs destins sans capitaine à la barre

Et puis l’un réapparut,

Il dit « Me v’la » toujours en rut,

Et toi, migrant de toujours et bien ventru,

Que fis-tu de tout ce temps ?

Comment as-tu traité ton talent ?

Non, ils ne s’enlacèrent pas

Non que leur cœur fut à plat

Mais de si loin et si longtemps

Sidonie, Germain et Gontran

Se reconnurent et l’un dit, bien malin

La coupe est pleine, le verre est plein

Buvons de ne pas boire

Et espérons tant que de vouloir

Car, mon ami, mon bon hâloir

Oui, tu m’as manqué, terriblement

Alors, avance, rattrape, oui, oui, ce vent

Que scintille notre ombre et le temps

qui nous éloigna seulement pour un instant.



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