Me v'la
Il vinrent à pied pour une médaille
Ils repartirent saouls, lisant en braille
Ils se quittèrent sans se dire au revoir
Trop peinés de voir leurs chemins n’y plus croire
Les jours passèrent sans crier gare
Leurs destins sans capitaine à la barre
Et puis l’un réapparut,
Il dit « Me v’la » toujours en rut,
Et toi, migrant de toujours et bien ventru,
Que fis-tu de tout ce temps ?
Comment as-tu traité ton talent ?
Non, ils ne s’enlacèrent pas
Non que leur cœur fut à plat
Mais de si loin et si longtemps
Sidonie, Germain et Gontran
Se reconnurent et l’un dit, bien malin
La coupe est pleine, le verre est plein
Buvons de ne pas boire
Et espérons tant que de vouloir
Car, mon ami, mon bon hâloir
Oui, tu m’as manqué, terriblement
Alors, avance, rattrape, oui, oui, ce vent
Que scintille notre ombre et le temps
qui nous éloigna seulement pour un instant.
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